Chocolatine, Couque au chocolat, Croissant au chocolat
Ne pas confondre avec Pain au cacao.
Pain au chocolat Chocolatine
Pain au chocolat ou chocolatine à l'étal d'une boulangerie.
Autre(s) nom(s)
Couque au chocolat, petit pain, croissant au chocolat
Lieu d’origine
France
Place dans le service
Petit déjeuner, goûter, pause thé…
Ingrédients
Beurre, barre de chocolat, eau, farine, levure, sel, sucre.
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Le pain au chocolat, aussi appelé chocolatineÉcouter, couque au chocolat, croissant au chocolat ou encore petit pain et petit pain au chocolat, est une viennoiserie constituée d'une pâte levée feuilletée, identique à celle du croissant, rectangulaire et enroulée sur une ou plusieurs barres de chocolat.
Appellations
En français
Cartographie de l'usage en France métropolitaine des termes «chocolatine» (en orange) et «pain au chocolat» (en jaune) suivant les résultats du sondage mentionné ci-contre.
Il existe plusieurs dénominations pour cette viennoiserie suivant les régions francophones[1]:
pain au chocolat, petit pain ou petit pain au chocolat, dans la majeure partie de la France, en Suisse, en Algérie et dans une partie de la Belgique[2];
chocolatine, dans le grand Sud-Ouest de la France, excepté la région de Perpignan, selon les résultats d'un sondage[3] et la cartographie issue des données recueillies, diffusés et analysés sur nombre de périodiques en ligne et de sites web[1],[4],[5]. Le terme est également utilisé au Nouveau-Brunswick et au Québec[2],[6];
couque au chocolat, dans la partie nord de la Belgique francophone (dont Bruxelles)[2];
croissant au chocolat, parfois en Bourgogne[7] et en Lorraine[6], sporadiquement en Suisse romande[2], au Liban, et dans certaines provinces du Canada telles que l'Ontario et le Manitoba[2] ainsi qu'au Nouveau-Brunswick, sur l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse[6].
Dans les autres langues
En Espagne, cette viennoiserie se nomme Napolitana de chocolate[8]. Par contre, chocolatina napolitana (xocolatina en catalan) désigne un «Napolitain», une confiserie de chocolat inventée en 1912 par Eugène Weiss, reconnue dans le monde entier pour accompagner le café ou le thé[réf.nécessaire].
En Amérique latine et au Mexique, s'emploie le terme «chocolatine»[8].
Dans les pays germanophones, on utilise le terme schokoladencroissant, tandis que dans le monde anglo-saxon, on parle généralement de chocolate croissant, ce qui signifie littéralement et dans les deux cas «croissant au chocolat»[8],[9].
Ailleurs, c'est l'appellation «pain au chocolat» qui semble dominer (à l'exemple du Japon avec la translittération du mot japonais «パン・オ・ショコラ» qui signifie «pan'oshokora»[10]) moyennant souvent des précisions pour éviter toute confusion[8].
Historique
Création et étymologie
Corbeille de pains au chocolat, ou chocolatines, dans une boulangerie.
Le «pain au chocolat» ou «chocolatine» est une viennoiserie imaginée par les Autrichiens August Zang et Ernest Schwarzer[11]. C'est en fait une version au chocolat du croissant issue des premiers croissants qu'ils vendaient entre 1837 et 1839 dans leur Boulangerie viennoise à Paris[12].
L'étymologie du mot «chocolatine» reste incertaine, et plusieurs hypothèses ont été formulées[13]. Une première serait que ce terme proviendrait de l'allemand « Schokoladeen croissant » (avec un -d se prononçant -t) en raison de l'origine autrichienne de ses créateurs[11]. Une seconde hypothèse s'appuie sur l'implantation de ce vocable sur une vaste Gascogne historique s'étendant sur les régions administratives actuelles de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie[14], avec l’existence du mot gasconchocolatina[15] qui peut être construit sur le mot chocolat, suivi du suffixe gascon diminutif et affectif -ine qui veut dire «petit, bon et doux»[9],[16]. Une chocolatine, littéralement, est un bon petit chocolat. Par ailleurs, Alain Rey note que le suffixe -ine est également d'usage en français[17], notamment dans le domaine culinaire: nougatine, amandine, abricotine. Il est donc possible qu'il y ait eu superposition des deux origines, les deux langues fonctionnant avec la même racine et le même suffixe.
Transformation de la viennoiserie et évolution des usages
À la suite de la création puis de la diffusion de la viennoiserie, il semble que ce soit le terme chocolatine qui était alors usité[11]. Son usage est attesté dès le milieu du XIXesiècle[18]. À cette époque, ce terme pouvait aussi désigner soit un bonbon au chocolat et aux fruits[19], soit une boisson concentrée à base de chocolat et aux vertus digestives présumées, connue sous le nom de «chocolatine de Montauban»[20], soit un médicament à base de quinine et de chocolat (la chocolatine de quinine) au milieu du XXesiècle[21].
L'usage du terme pain au chocolat est également avéré depuis au moins le milieu du XIXesiècle en Suisse[22].
La recette de la viennoiserie a été revisitée au début du XXesiècle en remplaçant la pâte à brioche par une pâte feuilletée à croissant. À la suite de cela, le terme «chocolatine» aurait été supplanté par «pain au chocolat». Plusieurs raisons peuvent expliquer ce changement: les boulangers ont rebaptisé la viennoiserie pour qu’un lien soit fait avec leur métier[11], ou alors c'est en raison du fait qu'il était autrefois souvent donné aux écoliers pour leur goûter un petit pain ou un morceau de baguette fourrés d'un morceau de tablette de chocolat noir[23], et que la viennoiserie était aussi consommée au goûter[11]. De plus, à cette époque existait les directives de Jules Ferry imposant un français unique sur tout le territoire de la France, ce qui peut expliquer la dévalorisation de l'appellation «chocolatine» possiblement créée par une langue régionale[9],[6]. Ainsi, seul le grand Sud-Ouest a continué d'employer le mot «chocolatine». Une hypothèse d'ordre général du politologue Jérôme Fourquet peut s'appliquer ici: «L'intégration à l'espace national des régions de langue d'oc a été tardive et conflictuelle, et ce vieux substrat historique est périodiquement réactivé»[24]. La conservation du terme «chocolatine» s'expliquerait donc par des raisons culturelles qui ne sont pas exclusives au cas de la viennoiserie.
Dessin de Jean-Claude Pertuzé, 2002. Le client: «Un p'tit peun au chocolô s'il vous plaît» La boulangère: «Eh pauvre on en fait pas, nous autres! Maintenant si vous voulez, on a des chocolatines…»
Le mot «chocolatine» n'entre dans le dictionnaire Le Petit Robert qu'en 2007 et dans Le Petit Larousse qu'en 2011.
En , cinq lycéens de Montauban écrivent au président de la République François Hollande, puis à l'Académie française, afin d’obtenir la reconnaissance officielle du mot «chocolatine»[25]. En , une dizaine de députés français du parti Les Républicains dépose un amendement à l'Assemblée nationale visant à faire reconnaître certains produits locaux à travers leur appellation populaire, tels que la chocolatine, «pour valoriser l’usage courant d’appellation due à la notoriété publique du produit et de ses qualités reconnues au travers d’une appellation populaire»[26]. L'amendement est rejeté le [27]. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert estime que cette question n'est pas du niveau du Parlement[28].
En 2019, un sondage commandé à l'Ifop par la Fédération des entreprises de boulangerie indique que 84% des Français désignent cette viennoiserie sous le nom de «pain au chocolat»[29].
Culture populaire
Cette viennoiserie est le thème de plusieurs chansons françaises comme Le Petit Pain au chocolat de Joe Dassin en 1968, ancrant le terme dans la culture populaire[9], Pain au chocolat du groupe IAM en 2013, ou encore Les Petits pains au chocolat de Charles Aznavour en 2015. Quant à Chocolatine, c'est le titre d'un ouvrage d’Anna Rozen publié en 2000.
Le nom de cette viennoiserie, en particulier l’opposition entre «pain au chocolat» et «chocolatine», est l’objet de débats parfois passionnés[13], au point de devenir un mème Internet bien français[30],[8]. En effet, ce thème se retrouve décliné sous d’innombrables formes humoristiques, par exemple des images macro(en), des détournements ou des clins d’œil dans des discussions sur les réseaux sociaux[31],[32],[33].
Lina Rytz, La bonne cuisinière bourgeoise ou instruction pour préparer de la meilleure manière les mets..., 1867, p.310, éd. Wuterich-Gaudard, Berne
Sylvie Girard-Lagorce et Nicolas Berger, Chocolat. Mots et gestes, Alain Ducasse Édition, 2013, p.93
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, «Géographie de la fracture vaccinale: pourquoi la défiance prospère dans le Sud», Le Figaro, , p.7 (ISSN0182-5852, lire en ligne, consulté le )
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