La damassine est l'appellation d'une eau-de-vie fabriquée en Suisse à partir de la prune de variété damassine dans le canton du Jura et principalement en Ajoie[1].
Damassine | |
![]() Bouteille de Damassine avec décoration aux couleurs jurassiennes. | |
Pays d’origine | ![]() ( ![]() |
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Conditionnement | bouteille |
Type | eau-de-vie |
Principaux ingrédients | prune, damassons rouges |
Degré d'alcool | minimum 40% |
Couleur | incolore |
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Note : cette prune est également distillée à Fougerolles dans le nord de la Franche-Comté (France). Cette eau-de-vie est nommée dâmà en patois local.
La damassine est la petite prune produite par le damassinier, un sous-cultivar jurassien du prunier de Damas. La damassine est rose-rouge côté soleil et jaune-orange côté ombre. Les premières références à la culture du damassinier dans la région jurassienne remontent aux environs de 1860; de nombreux témoignages démontrent l’attachement de longue date des Jurassiens à la production de damassine[2].
Les damassiniers, ayant un rendement de production modeste et alternant, donnent des fruits tous les deux à trois ans. Le volume de transformation en eau-de-vie peut ainsi quadrupler d'une année à l'autre. Les damassines parvenues à maturité en août ne se cueillent pas. On ramasse les fruits à la main lorsqu'ils tombent au sol, une fois mûrs. Une fois ramassés, les fruits sont mis entiers en tonneau, sans être ni dénoyautés ni broyés. On procède alors à la distillation avec des alambics traditionnels pour obtenir une eau-de-vie qui titre au moins à 40°. Enfin, elle doit être vieillie deux à trois ans avant consommation[2].
Ces huit dernières années, la fabrication annuelle moyenne de damassine dans la région couverte aujourd'hui par l'AOC s'est élevée à 166 hectolitres d'une teneur en alcool de 42 % du volume.
Le poète Ferenc Rákóczy, qui a grandi au cœur de la Baroche, rend hommage à cet alcool dans son livre Laissez dormir les bêtes.
L'utilisation commerciale de l'appellation d'origine « damassine » est conditionné, depuis le , au respect d'un cahier des charges attaché au label « Appellation d'origine contrôlée suisse » enregistré par l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG), qui a conclu qu'elle revêt le caractère de dénomination traditionnelle, nécessaire à sa classification comme AOC[3]. Cette décision faisait l'objet d'un recours devant le Tribunal administratif fédéral par un important producteur des hauteurs du Landeron dans le canton de Neuchâtel, Jean-Pierre Murset[4], qui contestait que l'aire géographique retenue pour l'AOC ne se limite qu'au territoire du canton du Jura. En date du 26 février 2010[5], le Tribunal fédéral a finalement confirmé la décision de l’Office fédéral de l’agriculture approuvant la demande d’AOC. L’eau de vie à base de damassine restera donc bien l’apanage des producteurs établis sur territoire jurassien uniquement.
Depuis 2012, l'Union européenne reconnaît également l'Appellation d'origine protégée suisse « damassine »[6].